Paru en France en 1986

Le film est sur le point de sortir au cinéma, mais la Stratégie Ender, c’est avant tout un excellent livre de science-fiction d'Orson Scott Card. Je dirais même que c’est une excellente porte d’entrée dans la SF : accessible sans être simpliste, il propose des thèmes universels qui plaisent à tous : un parcours initiatique et un twist final.

Au passage, si l’on en croit les premières rumeurs, le film ne respecte pas tout du bouquin : à savoir que la grande révélation finale est éventée dès le début, voire directement annoncée sur l’affiche. Et le garçon est nettement plus vieux dans le film que dans le livre.

Dans la stratégie Ender, nous suivons le parcours d’un jeune garçon, Andrew Wiggins, dit Ender, qui est enlevé à sa famille pour suivre une formation militaire dans une structure en orbite. Les Doryphores, des aliens insectoïdes, menacent d’envahir à nouveaux l’univers humain. Petit problème : ils sont plus fort que nous, et ça sent franchement mauvais.

Le grand frère d’Ender, lui, reste sur place. Sorte de génie caricatural. Il torture de petits animaux, mais est si intelligent qu’il se fait passer pour un adulte sur internet et parvient à gérer un pays en empruntant des identités.  Le grand frère apparaît comme un double maléfique d’Ender. Mais Orson Scott Card brise l’archétype et l’assagit à la fin du récit.

De son côté, Ender Wiggins a du mal à s’intégrer auprès des autres enfants de l’académie militaire. Et c’est un véritable plaisir que de suivre son parcours dans la formation, son apprentissage de la vie en communauté. Les ficelles sont grosses mais fonctionnent : le faiblard frappé par les autres et rejeté au départ qui grandit et finit par en remontrer à tous par son intelligence.
Orson Scott Card nous décrit d’une manière sublime ce sport pratiqué en apesanteur : un combat entre deux équipes dans un gigantesque volume où chaque tir paralyse des segments de combinaison de l’autre. Il est rare que la simple description des règles d’un jeu soit aussi passionnante. La manière dont Ender finit par comprendre et utiliser l’apesanteur pour changer les perceptions est juste fabuleuse : au lieu de visualiser le couloir de combat de manière horizontale, il l’imagine comme un puits qu'il descend les pieds devant, se faisant paralyser volontairement de sorte que ses jambes servent de bouclier. Tout le livre est à l’image de ce passage.

L’entraînement passe également par de multiple jeux vidéos et simulations, dans lesquels Ender devra diriger une flotte et prouver ses capacités à commander, à innover.
Bien entendu, la clef du livre est dans la nature de ces jeux, et dans la compréhension de la tactique alien, mais je n’en dis pas davantage pour ne pas spoiler.


La stratégie Ender est le premier ouvrage d’un cycle. Les trois autres livres, qui peuvent se lire de manière indépendante, ont été décriés mais ne sont pas mauvais pour autant, ils sont simplement différents et empruntent davantage aux planet operas d’aventure façon Jack Vance qu’à ce premier volume à rebondissements, qui nous tient en haleine jusqu’au bout. Car La stratégie Ender est un page turner. Le rythme est parfait : impossible d’arrêter la lecture une fois commencée. On veut savoir comment le jeune Ender va s’en sortir, quitte à lire toute la nuit.

1 commentaire.

  1. j'ai beaucoup aimé cette lecture! j'ai trouvé l'intrigue très fine!