Paru en France en 2013
Boris Darnaudet a participé à la Saga de Xavi El Valent
Projet Obis n’échappe pas aux
quelques maladresses du premier roman publié, mais le côté divertissement décomplexé
assure un début prometteur. Projet Obis est composé d’un roman
court découpé en trois parties relativement indépendantes, plus deux nouvelles
en fin de volume qui nous permettent de mieux connaître l’auteur.
La première partie démarre avec
la ficelle toujours plaisante de l’amnésique sortant d’une cuve et découvrant
le monde qui l’entoure. Naissant avec des talents de guerrier et prenant pour
nom la première inscription qui lui passe sous les yeux, Caution va évoluer dans
un univers post-apocalyptique classique mais bien dépeint. Plaines désertiques,
mutants, cités gigantesques : le territoire est jalonné mais Boris
Darnaudet profite justement que le lecteur soit en terrain connu pour laisser
place à l’action.
Ainsi, alors que l’on oscille entre le décor d’un Mad Max et
une rébellion contre un gouvernement totalitaire qui n’est pas sans rappeler
celle de Star Wars, l’auteur assume et nous offre des batailles visuelles,
cinématographiques. Il pousse jusqu’au bout ce retour à la SF des années 1970
en n’hésitant pas à user de termes exotiques gratuits comme un « pistolet
automatique modèle 2287 à réducteur de masse » à l’heure où l’on préconise
que tout mot doit servir l’intrigue. Et ce contre-pied s’avère finalement
plaisant. Lire Projet Obis, c’est un peu retrouver ce que l’on aimait lire adolescent
et que l’on méprise un peu trop vite aujourd’hui.
La deuxième partie, sans doute
la moins intéressante, évoque complots et trahisons sur fond de clonage,
toujours dans le même univers, mais avec des situations un poil convenues. Ca
repart sur la dernière partie, avec davantage de sense of wonder et d’action,
et un passage de haut vol avec des voyageurs temporels truculents.
Les deux nouvelles à la fin du
livre sont particulièrement bien écrites et prouvent que Boris Darnaudet n’est
pas seulement un auteur d’action débridée. « Le Sas » est un texte
noir, il évoque un monde surpeuplé qui encourage le suicide. « Celui qui
sème » est un texte fantastique qui surprend un peu quand tout le reste
relève de la science-fiction. Nous y suivons un conquistador combattant un
monstre invoqué par les Indiens. Il n’y a pas de véritable chute mais le style élaboré est encourageant.
Projet Obis, c’est un peu le
roman jeunesse pour adulte. Tout y est archétypal, mais assez bien campé pour
être jouissif. Oui, on sent que c’est un premier roman. Mais on sent surtout un
joli potentiel d’auteur qui peut mûrir dans le bon sens, une écriture fluide et bien scandée. A découvrir et à ne pas perdre de
vue.
Categories:
2013,
Dystopie,
Post-apocalyptique,
Science-Fiction
« pistolet automatique modèle 2287 à réducteur de masse »
Excellent ! :D J’adore cette couleur rétro ;)
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