Paru en France en 2014
Terry Pratchett a participé à La Longue Terre

N’ayant pas le courage de commenter les trente volumes précédents des Annales du Disque-Monde, je propose une chronique du plus récent, Jeu de nains. Pour rappel, le Disque-Monde, c’est une série de fantasy humoristique. Si les histoires sont relativement indépendantes, il reste conseillé de découvrir la saga par le début pour se familiariser avec l’univers et les personnages.

Il est bien fini le temps des premiers volumes où chaque page décrochait un éclat de rire tant les tournures, les jeux de mots et les remarques délirantes étaient futées. Terry Pratchett donne aujourd’hui dans une routine agréable, avec des trouvailles bien plus espacées et un copieux fan service. Mais c’est trop tard, le lecteur est de toute façon accro et sans plus de discernement aucun. De surcroît, les volumes du Disque-Monde se lisent vite et l’effet est presque immédiat : Terry Pratchett reste l’antidépresseur officiel de la littérature.

Jeu de nains se déroule à Ankh Morpork, cité tentaculaire et capitale du Disque-Monde. L’arc narratif de ce volume, comme près d’une dizaine d’autres, se déroule au sein du Guet des Orfèvres, la police de la ville. Le commissaire et désormais papa Samuel Vimaire enquête sur le meurtre d’un nain, dans un contexte de tension où l’anniversaire d’une vieille bataille entre trolls et nains réveille les rancœurs. Accompagné d’agents de différentes espèces – trolls, nains, louve-garou, humains et même une nouvelle, la vampire Sally – il s’efforcera de découvrir la vérité tout en ménageant les susceptibilités.

L’écriture et le rythme sont toujours aussi géniaux, le fond un peu moins. L’écrivain a depuis quelque temps tendance à beaucoup moraliser ses aventures. Sauf que pour le coup, la métaphore du racisme et de la haine avec l’opposition trolls / nains manque de subtilité et verse souvent dans le bon sentiment. On a connu des Disque-Mondes plus grinçants.


Un Pratchett en demi-teinte, donc, où l’on regrettera des ficelles déjà lues et une morale à la limite du niais. Et pourtant, ce 31e tome reste un bon moment de lecture, une bouffée d’air frais entre deux ouvrages plus sérieux. Parce que Pratchett... ben ça reste du Pratchett, quoi. Ca fait du bien par où ça passe.

Categories: , , ,