Paru en France en 2009.
Autres livres de et avec Terry Pratchett : L'Hiverrier, Jeux de nains, La Longue Terre,La Longue Guerre
Là où s’enchaînaient des
aventures plutôt variées avec moult rebondissements, le Disque-Monde de l’âge
mûr verse de plus en plus dans le concept unique. Monnayé n’échappe pas à la
règle, puisque l’intrigue tourne presque uniquement autour de l’invention du
papier monnaie.
Nous nous retrouvons dans la
capitale du Disque-Monde, Ankh-Morpork, dont on commence à bien connaître les
recoins, en compagnie de l’escroc Moite von Lipwig, devenu ministre des Postes
dans un précédent volume et qui désormais est propulsé à la tête de la banque
par le seigneur Vétérini. Laquelle banque est également dans le viseur d’une
famille de propriétaires véreux. Tout en leur échappant, Moite révolutionne le
système bancaire en remplaçant la monnaie et la valeur or par des billets.
C’est à peu près tout. Ah si, une vague sous-intrigue impliquant des golems
arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Quant au gué des orfèvres, il est
fade, ses personnages sont à peine cités.
Ne pas se méprendre, un
Pratchett fait toujours du bien par où il passe, et le pavé se lit vite, grâce
à une plume fluide. Le Disque-Monde sera toujours rafraîchissant. Le personnage
du patricien Vétérini, dans toute sa froideur cynique, demeure appréciable,
même si les ficelles commencent à être éculées. Les « Igor » - pour
ceux qui ne connaissent pas l’univers, il s’agit des serviteurs de maîtres maléfiques, recousus façon monstre de Frankenstein, et dont l’auteur a fait une
race à part entière - sont toujours délicieux.
Mais la sauce s’étire, la
morale reste simpliste - la valeur d’une devise n’est pas faite d’or mais de
forces vives, on n’est pas loin du niais - et l’on se surprend parfois à
s’interroger « tout ça pour ça ? ». En effet, pour un volume
centré sur l’univers de la banque, j’attendais à tout moment l’invention de la
bourse et des traders, des délires sur la spéculation... Mais non, juste le
papier monnaie.
Bref, un opus du Disque-Monde
relativement épais pour un contenu sans doute plus pauvre que d’habitude. On
continue d’aimer parce qu’est un univers que l’on suit depuis bien longtemps
maintenant - depuis l’adolescence pour certains lecteurs - mais c'est un univers qui, on doit le
reconnaître à contrecœur, tourne un peu en rond depuis une dizaine de tomes,
sauf quelques exceptions.
Categories:
- Avant 2010,
Fantasy,
Humour
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