Paru en France en 2016

La longue utopie est le quatrième volume du cycle de La longue Terre, après La longue Terre, La longue guerre et La longue Mars. J’avais été assez enchanté par le premier volume, puis déçu par les deux suivants. Celui-ci, malheureusement, est peut-être le pire d’entre tous.

Durant la première moitié de l'ouvrage, soit pendant plus de 200 pages, Pratchett et Baxter ne proposent tout simplement aucune intrigue, rien qui puisse donner l’envie de tourner les pages. Nous sautons du quotidien d’un personnage à l’autre dans le contexte de la longue Terre, à savoir une infinité de Terre parallèles que les hommes peuvent coloniser en se téléportant de l’une à l’autre.
Et les principes de ces mondes successifs sont rappelés comme si l’ouvrage était destiné à des lecteurs ne connaissant pas les précédents opus.

Il y a bien quelques passages intéressants avec ces flashbacks dans l’Angleterre victorienne où l’on retrouve les ancêtres du personnage Josué Valienté, déjà capables de passer d’une Terre à l’autre et formant une sorte de ligue de passeurs. L’idée est plutôt réussie, agréable à suivre, mais elle arrive comme un cheveu sur la soupe et repart sans avoir apporté le moindre éclairage au reste de l’ouvrage, pour finalement ressembler à un joli remplissage.

La fin de l’ouvrage tourne autour d’un des mondes de la chaîne, menacé par une espèce extraterrestre. A travers des dialogues plats, interminables, sonnant parfois carrément faux, nous retrouvons l’androïde Lobsang, Sally Linsay, Josué Valienté et sœur Agnès dans leur découverte franchement passive des événements. L’humour et la finesse du premier tome sont définitivement perdus, le style est simple, factuel, et les dialogues impliquant les « Suivants », censé être des humains au cerveau sur-développé, sont si pauvres qu’on ne peut croire une seconde à l’intelligence de ces personnages.

La longue utopie ressemble plus à un espace de transition vers la conclusion de la saga qu’à un véritable roman. Le scénario plus adapté à une nouvelle s’étire, entre les rappels des concepts déjà vus et des personnages de moins en moins attachants. Vu la baisse de qualité depuis La longue Terre, il semble difficile de croire que le dernier tome à paraître, Le long Cosmos, puisse relever le niveau.